A l’aube d’une nouvelle saison, la publication des groupes de 4e ligue féminine révèle une nouveauté: le CS La Tour-de-Peilz et le FC Saint-Légier n’apparaissent plus comme deux équipes distinctes, mais comme une seule formation commune, baptisée « La Tour-de-Peilz – Saint-Légier ». Rencontre avec l’un des entraîneurs, Thibaud Wertz, qui nous en dit plus sur ce beau projet.
Un projet né à Noël
Saint-Légier a connu un dernier exercice bien difficile en 3e ligue avec un effectif restreint, dont des matchs où les entraîneurs ne pouvaient pas aligner onze joueuses. Du côté de la Tour-de-Peilz, l’effectif était aussi un peu court, mais suffisant. C’est donc lors de la dernière trêve hivernale que Thibaud Wertz a contacté son homologue de Saint-Légier. « Pour le bien des deux équipes, pour les joueuses, on pourrait regarder pour se prêter des joueuses lors des matchs pour être le nombre nécessaire. » C’est alors ce qui a été fait, permettant aux deux équipes de jouer le deuxième tour dans de meilleures conditions. Sauf, bien sûr, pour les trois derniers matchs de championnat, Saint-Légier, évoluant dans une ligue supérieure, ne pouvant prêter aucune joueuse au CS. C’est donc à la fin de saison, dans un délai serré pour inscrire les équipes pour la saison suivante, que l’idée d’une fusion officielle des deux équipes est discutée entre les deux clubs. « Saint-Légier n’avait que neuf joueuses pour la saison suivante – bien insuffisant pour se permettre d’inscrire une équipe – et nous une vingtaine. Nous voulions éviter de se retrouver à 23 dans le contingent, mais 12 ou 13 au match. La solution logique était de regrouper les équipes », explique l’entraîneur.
Viser le haut de tableau
Et pourquoi ne pas appeler ce regroupement « Riviera Féminine » ? « Cela impliquerait de créer un nouveau club, ce qui demande du temps, des personnes engagées pour l’administratif. De plus, nous n’avions pas le temps, car le délai était court pour inscrire l’équipe. » Concernant l’accueil des rencontres, ce sera du moitié-moitié : trois matchs à Bel-Air et trois à Praz-Dagoud. De quoi satisfaire tout le monde. Un entraînement par semaine aura également lieu sur le terrain des Tyalos. « Nous ne voulions pas que Saint-Légier se sente délaissé. Il est important de jouer chez eux. Pour les joueuses aussi », résume Thibaud Wertz.
Pour cette saison, l’ACVF a décidé de ne faire plus qu’un groupe de 4e ligue féminine, pour le grand bonheur de l’entraîneur. De quoi viser la promotion ? « Nous n’en sommes pas encore là. Il faut commencer par mettre les choses au clair avec les joueuses, fixer les objectifs. Mais j’aimerais bien jouer le haut du classement, le top 5. Avec de nouvelles équipes (Prilly Sport, Azzurri 90 LS, réunification de Renens, Champagne Sports), nous ne savons jamais à quoi nous tenir. Peut-être qu’une de ces nouvelles équipes sera aussi forte qu’Aigle l’année dernière, ou LUC-Dorigny. Je n’espère pas qu’une équipe surclassera totalement le championnat. Ça serait plus sympa de voir trois ou quatre équipes jouer la promotion jusqu’à la fin. »

Un projet sur le long terme
Cette alliance ne se veut pas que temporaire, mais ancrée dans la durée. « L’idéal serait de réussir à attirer par la suite le plus de joueuses possible, et de faire encore d’autres équipes, confie l’entraîneur. Pouvoir avoir une deuxième équipe, créer des juniors féminines pour avoir un suivi est important. » Il est cependant possible que le nom du groupement change dans les années à venir. « En rajoutant d’autres clubs dans le groupement, le nom commencerait à devenir un peu long, et créer un nouveau club est exclu. La solution serait de ramener les équipes dans les différents clubs tout en continuant à travailler ensemble. C’est comme cela que ça fonctionne à Martigny. La première équipe évolue à Martigny, avec les FF19, la deuxième équipe, et d’autres joueuses jouent pour une autre équipe voisine », explique Thibaud Wertz. Cela laisse donc une année pour lancer les démarches avec d’autres équipes, pour créer une alliance solide. De quoi faire rayonner le football féminin sur la Riviera.

Texte: Loïc Marendaz
Photos: André Goncalves