Passionnée de foot dès son plus jeune âge, celle qui défend aujourd’hui les couleurs du FC Vallon du Nozon a eu un parcours semé d’embuches avant de pouvoir vivre pleinement sa passion. Footvaud vous propose le récit d’un parcours encore trop habituel dans le foot féminin.
Depuis toute petite, le football a toujours occupé une place particulière dans la vie de Camille. C’est impossible pour elle de mettre un doigt précis sur le moment où la passion a commencé : elle se souvient simplement que c’était là, ancré en elle. La Coupe du Monde 2006 reste un souvenir marquant : les albums de stickers (paninis) complétés en famille, les soirées passées devant les matchs et cette ferveur collective qui a confirmé son attachement à ce sport. Pourtant, à cette époque, son quotidien était tourné vers la natation synchronisée pratiquée à haut niveau, avec quatre à cinq entraînements par semaine, ce qui ne laissait pas de place à un autre sport. Mais dès qu’elle en avait l’occasion, elle rejoignait les copains pour aller taper dans le ballon rond.
Son véritable parcours footballistique démarre en 2011, lorsqu’une équipe de juniors féminines voit le jour dans la ville voisine. À 14 ans, elle se réjouit de pouvoir enfin évoluer dans une équipe 100 % féminine. Sociable et motivée, elle intègre rapidement le groupe, mais l’expérience tourne court : ambiance délétère, moqueries entre joueuses, manque de structure au sein du club… À Noël, elle décide d’arrêter, sans amertume toutefois : elle savait déjà que le football était sa passion, mais ce n’était simplement pas le bon endroit ni le bon moment.
Deux ans plus tard, en 2013, elle tente à nouveau sa chance dans une équipe féminine bien installée. L’accueil est chaleureux, elle se sent intégrée, mais une blessure au dos, survenue en dehors du terrain, l’oblige à mettre un terme prématuré à cette aventure. Avec le recul, elle admet qu’elle se sentait en décalage avec le niveau élevé des joueuses, mais elle retient surtout le sérieux et l’énergie positive d’un groupe féminin pleinement reconnu dans son club.
Il faudra attendre 2019 pour qu’elle retrouve vraiment sa place sur un terrain de football. Après deux années d’études à Sainte-Croix, elle revient chez ses parents et cherche un sport d’équipe. Une amie lui parle d’un club créé l’année précédente par un groupe de copines sans véritable expérience du ballon rond. Elle tente un entraînement… et ne quittera plus jamais l’équipe. Ce collectif devient rapidement son cercle d’amies, une équipe soudée où la bienveillance et l’intégration des nouvelles joueuses sont des valeurs fondamentales. C’est cette atmosphère, à la fois sur le terrain et en dehors, qui fait la force et l’âme du groupe.
Aujourd’hui, elle évolue au poste de latérale droite. Après une saison 2023/2024 compliquée, l’arrivée de deux nouveaux entraîneurs a redonné du souffle à l’équipe, qui a retrouvé le plaisir de jouer. Mais en février 2025, un coup dur survient : la seule gardienne se blesse gravement, victime d’une rupture du tendon d’Achille. Beaucoup doutent alors de la capacité du groupe à tenir, mais l’équipe resserre les rangs. Certaines joueuses se portent volontaires pour occuper les cages, preuve de l’engagement collectif.
Pour cette nouvelle saison, l’objectif est clair : gravir les échelons, ramener des victoires, mais sans jamais renoncer aux valeurs de fair-play et d’esprit d’équipe qui font leur identité. Elle croit profondément en son équipe : même face à des adversaires confiants et bien classés, elles savent garder leur calme et se battre jusqu’au bout.
Aujourd’hui, elle ne s’imagine plus vivre sans football. Plus qu’un sport, il est devenu un espace de partage, d’amitié et de dépassement de soi. Son club, ses coéquipières et ces moments vécus ensemble sont devenus indispensables, et elle se sent prête à aborder chaque saison avec détermination et passion.
Texte : Jérôme Marendaz
Image de couverture : Camille Fonjallaz
